Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a été présenté en Conseil des ministres le 14 octobre 2025
puis modifié par une lettre rectificative du 23 octobre 2025.
Le 9 décembre 2025, l’Assemblée nationale a adopté le texte en nouvelle lecture.
La version définitive reste toutefois conditionnée à la fin de la navette parlementaire, puis au Conseil constitutionnel et à la publication au Journal officiel.
Cette page synthétise les points saillants et leurs impacts paie afin d’aider les TPE/PME et organismes publics à anticiper et à sécuriser leur
gestion de la paie en ligne.
Référence : texte adopté en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale (09/12/2025).
Sous réserve d’adoption définitive et de décrets d’application pour plusieurs dispositifs.
Voir le texte adopté
1) Où en est le PLFSS 2026 ? (calendrier)
- 09/12/2025 : adoption en nouvelle lecture par l’Assemblée nationale.
- 12/12/2025 : nouvelle lecture au Sénat (issue incertaine / rejet probable).
- 16/12/2025 : lecture définitive prévue à l’Assemblée nationale.
- Ensuite : Conseil constitutionnel, puis publication au Journal officiel.
Tant que la loi n’est pas promulguée, les mesures ci-dessous doivent être lues comme des mesures en cours d’adoption.
2) Mesures paie & RH à connaître (version adoptée le 09/12/2025)
2.1 Contribution sur les indemnités de rupture et mises à la retraite portée à 40 %
Le texte prévoit de relever de 30 % à 40 % le taux de la contribution patronale due sur
les indemnités de rupture conventionnelle individuelle et de mise à la retraite.
Impact paie : hausse du coût employeur sur ces ruptures. À anticiper dans les simulations budgétaires 2026.
2.2 Heures supplémentaires : déduction forfaitaire patronale étendue aux entreprises de 250 salariés et plus
Extension à partir de 2026 de la déduction forfaitaire de cotisations patronales de 0,50 € par heure supplémentaire
aux entreprises de 250 salariés et plus.
Impact paie : optimiser le coût des heures sup dans les entreprises concernées (sous réserve des modalités déclaratives).
2.3 Congé supplémentaire de naissance (1 ou 2 mois) indemnisé par la Sécurité sociale
Création d’un congé supplémentaire de naissance de 1 ou 2 mois (au choix du salarié),
indemnisé par la Sécurité sociale, pour les salariés ayant bénéficié d’un congé maternité / paternité / adoption.
Application annoncée pour les enfants nés ou adoptés à compter du 1er janvier 2026,
avec un décret d’application attendu.
2.4 Arrêts maladie : encadrement de la durée de prescription (à compter du 01/09/2026)
Encadrement par décret de la durée de prescription des arrêts maladie prescrits à compter du 1er septembre 2026.
Dans l’option la plus stricte évoquée, limitation possible à 1 mois en primo-prescription et 2 mois en prolongation,
sauf exceptions (situation du patient, recommandations HAS…).
2.5 IJSS Accident du travail / Maladie professionnelle : durée maximale envisagée (sinistres à partir de 2027)
Pour les sinistres survenant à partir de 2027, création par décret d’une durée maximale de versement des IJSS AT/MP
(une durée de 4 ans est évoquée dans l’étude d’impact).
2.6 ACRE : recentrage, baisse de l’exonération et procédure de demande (à partir de 2026)
- Recentrage sur les publics les plus vulnérables / ou implantés en ZFRR.
- Révision à la baisse de l’exonération lorsque l’assiette est ≤ 75 % du PASS.
- Mise en place d’une procédure de demande d’exonération.
2.7 Seniors : malus vieillesse si absence d’accord / plan d’action (entreprises ≥ 300)
Pour les entreprises de 300 salariés et plus soumises à la négociation obligatoire sur l’emploi et les conditions de travail des seniors,
création d’un malus sur les cotisations patronales d’assurance vieillesse en l’absence d’accord ou de plan d’action.
Dispositif dépendant d’un décret d’application.
2.8 Réduction générale de cotisations : prise en compte d’un minimum conventionnel inférieur au SMIC
Dans les branches où le salaire minimum conventionnel des salariés sans qualification est inférieur au SMIC,
remplacement du paramètre SMIC par ce minimum conventionnel (sous conditions, notamment en l’absence de salaires supérieurs au SMIC sur l’année civile de référence).
Dispositif dépendant d’un décret d’application.
2.9 Retraites : ajustements de calendrier (générations 1964 à 1968)
Ajustements du calendrier de relèvement de l’âge légal et du nombre de trimestres requis pour le taux plein pour certaines générations (1964 à 1968, selon les mesures).
2.10 Cumul emploi-retraite : durcissement envisagé (à partir de 2027)
Durcissement des règles de cumul emploi-retraite, articulé autour de bornes d’âge pour les assurés entrant en jouissance de leur première pension de base à partir de 2027.
2.11 Retraite anticipée « carrière longue » : trimestres liés aux enfants / congé parental
Prise en compte, pour l’accès à la retraite anticipée « carrière longue », de trimestres de majoration de durée d’assurance pour enfant ou de congé parental d’éducation.
Application annoncée aux pensions prenant effet à compter du 1er septembre 2026.
2.12 Maladies professionnelles / incapacité permanente : réformes et calendrier
- Réforme des conditions de reconnaissance des maladies professionnelles (date par décret, au plus tard 01/01/2027).
- Assouplissement du calendrier de la réforme de la réparation de l’incapacité permanente d’origine professionnelle (date par décret, au plus tard 01/11/2026).
2.13 Travail dissimulé : majorations de cotisations sociales +10 points (dès le 01/06/2026)
Augmentation de 10 points des taux de majorations applicables en cas de travail dissimulé
(procédures engagées à partir du 1er juin 2026).
2.14 Complémentaires santé : contribution exceptionnelle au titre de 2026
Le texte prévoit une contribution exceptionnelle de 2,05 % à la charge des organismes complémentaires santé au titre de 2026.
Un amendement vise à limiter la répercussion sur les prix des contrats, sans garantie de résultat.
3) Mesures retirées / non retenues dans la version adoptée le 09/12/2025
Certaines mesures initialement envisagées ont été retirées au fil des débats (ou supprimées lors de la navette).
Elles sont listées ici à titre d’information (utile pour comprendre ce qui ne s’appliquerait pas en 2026 si la version actuelle était confirmée).
- Apprentis : maintien de l’exonération salariale (pas de suppression généralisée).
- Forfait social 8 % sur certains périphériques (titres-restaurant, ASC CSE, chèques-vacances, CESU) : mesure non retenue.
- JEI : non-retention du relèvement du seuil minimum de dépenses de recherche (dans la version actuelle).
- Outre-mer : non-retention d’une réduction de la voilure sur l’exonération LODéOM et régimes spécifiques (dans la version actuelle).
- Contrats responsables / frais de santé : abandon des mesures sur franchises/participations.
- ALD non exonérantes : maintien de la durée dérogatoire maximale de versement des IJSS.
- Visite de reprise après congé maternité : reste obligatoire (pas de mise en facultatif).
- CSG/CRDS : pas de gel des limites de revenus conditionnant les taux réduits/nuls sur certains revenus de remplacement.
Questions fréquentes (FAQ)
Le texte a été adopté en nouvelle lecture par l’Assemblée nationale le 9 décembre 2025,
mais il n’est pas encore définitivement promulgué (Conseil constitutionnel puis Journal officiel après adoption finale).
Après l’adoption en nouvelle lecture à l’Assemblée, le texte repart au Sénat puis revient à l’Assemblée pour une lecture définitive.
La promulgation intervient ensuite après le Conseil constitutionnel et la publication au Journal officiel.
Le texte adopté en nouvelle lecture prévoit de relever le taux de 30 % à 40 % sur les indemnités concernées.
Les modalités déclaratives restent, en principe, inchangées.
À partir de 2026, la déduction forfaitaire patronale de 0,50 € par heure supplémentaire serait étendue aux entreprises de
250 salariés et plus, ce qui réduit le coût employeur des heures sup (sous réserve des règles d’application).
Le texte adopté en nouvelle lecture prévoit une contribution exceptionnelle au taux de 2,05 % au titre de 2026.
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